Ce n'est pas la Terre vue du ciel, c'est le monde – le monde habité, exploité, abîmé par les hommes. Cela fait plus de trois décennies que l'Américain Alex MacLean, 61 ans, le photographie d'en haut. A 10 000, 15 000 pieds au-dessus des Etats-Unis (son terrain de chasse favori), il scrute les grandes étendues qui défilent sous ses ailes, à la recherche des empreintes que nous avons laissées au sol : champignons urbains bâtis en plein désert, golfs verdoyants plaqués sur des collines arides, forêts décimées, parkings sans fin...
Une fois qu'il a trouvé sa cible, MacLean lâche les commandes de son petit avion. Il arme, vise, shoote les cicatrices indélébiles creusées dans notre planète. Artiste ? Sociologue ? Militant ? Les photos qu'il a réunies dans Over – un ouvrage magistral – sont tout sauf sentimentales. A la fois séduisantes et inquiétantes, elles mettent en lumière les télescopages entre la nature et notre culture, et forcent toujours au questionnement. Elles dénoncent, aussi : parce que, au bout de l'objectif, c'est bien l'american way of life que notre photographe volant tient en joue.
On peut detourner le regard et se dire que de toute maniére c'est aux Etats Unis que cela se passe, que c'est eux les responsables.... On peut aussi reagir...
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